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30 JANVIER 2023

TINO FRANIC : « POUR MONTER EN PROLIGUE, IL FAUT DE L’EXIGENCE ET DE LA RIGUEUR »

A 24 ans tout juste, le jeune arrière francilien de l’EVO a connu en préparation cet été une seconde grave blessure à son genou gauche déjà opéré il y a plus de deux ans. Ce coup d’arrêt quelques jours après son arrivée dans l‘équipe en provenance de Besançon ne remet pas en cause son envie de performer dans un collectif bloqué en milieu de tableau de la Poule N1-Elite. Quand il reviendra de blessure, il compte s’imposer dans l’équipe de Christian Latulippe et rêve d’une montée en Proligue un jour comme il l’a déjà connue avec Besançon.

Pur francilien formé dans le Val d’Oise et né à Paris, tu es “rentré à la maison” à l’intersaison. Parle-nous de ton parcours Handball. Un beau parcours à 24 ans dans la tradition du Hand avec une formation en région parisienne avec ses plaisirs et ses antagonismes.

Tino Franic : « C’est un parcours de jeune classique. J’ai commencé à Saint-Brice-sous-Forêt (95), où j’ai fait tout mon début de carrière, avec aussi le Comité du Val d’Oise et l’équipe de l’Entente, puis le Pôle. J’ai débuté en 2006 en primaire, j’ai arrêté puis repris au collège pour ne plus arrêter. »

Ces années de jeunes, surtout en Ile-de-France, sont empreintes de petites rivalités sportives agréables et piquantes.

T.F. : « On avait notre petit groupe de Saint-Brice et on avait toujours notre petite rivalité avec Saint-Gratien Sannois notamment. Mais après, on se retrouvait souvent en sélection et… on kiffait ! C’était la bonne époque. Mon entraîneur était David Labossière (Entraineur des U18 CF de l’Elite cette saison) et parmi mes équipiers, il y avait Rubens Pierre (aujourd’hui à Tremblay), Kevin Taufond (Saran) et Robin Goncalves. Je suis de la génération 1999. Saint-Brice est un bon club formateur, très familial aussi. L’équipe première a évolué à un beau niveau dans un très beau complexe, qui m’a permis d’avoir beaucoup de beaux souvenirs, en club comme en sélection. On a connu une finalité dans ce gymnase rempli. Ce sont de beaux souvenirs chez les jeunes. »

 

Parle-nous de ce transfert de Besançon à l’Elite cet été. Il y avait une envie de “rentrer chez toi” à 23 ans (Il a fêté son 24e anniversaire en janvier) ?

T.F. : « J’ai joué quatre saisons au club de Besançon, loin de ma famille. C’était pour moi la fin d’un chapitre. Je cherchais un club “proche de chez moi”. Et quand le projet de Saint-Gratien Sannois-Franconville-Le Plessis-Bouchard avec l’Elite Val d’Oise s’est proposé, cela s’est fait très naturellement. C’est un très beau projet. »

Ce projet de l’EVO est né après la saison de Saint-Gratien Sannois en Proligue. Tu étais jeune, mais l’as-tu suivi un peu de loin ?

T.F. : « Je le suivais un peu. J’avais des copains qui jouaient à l’époque encore à Saint-Gratien comme Kevin (Taufond). Je me souviens aussi du match au CDFAS en Coupe contre le Paris SG Handball. Je suivais le club alors, on en discutait avec Kévin. J’étais content pour lui. C’est dommage que le club ne soit pas resté alors en Proligue. Mais avec du recul, si le club l’a réussi une fois, la marche est plus petite désormais à gravir pour l’EVO dans ses ambitions. C’est un projet motivant et possible. »

Entre Saint-Brice et l’Elite désormais, tu as évolué à Créteil, Tremblay et donc à Besançon. A quel niveau ?

T.F. : « A Créteil et Tremblay, j’étais en réserve. J’ai tout d’abord rejoint Créteil, où je connaissais l’ancien coach qui était aussi au Pôle. On a discuté. Il m’a dit qu’il me voulait. J’étais encore au Pôle et je m’entrainais le vendredi à Créteil et disputais les matches le week-end. J’étais en N1. Puis j’ai rejoint Tremblay à la fin du Pôle. Tremblay m’a contacté pour le Centre de formation et j’y suis allé une année. Une année compliquée avant d’être mis en contact avec le coach qui arrivait à Besançon, via le préparateur physique de Tremblay qui le connaissait bien. Mon passage s’est fait naturellement. Et j’y suis resté 4 ans, pour rejoindre donc Dragan Zovko. »

Comment as-tu découvert ce groupe de l’EVO 2022-2023 l’été passé pour ton retour dans le Val d’Oise ? Avec un nouveau coach, trois nouveaux joueurs seulement mais après plusieurs intersaisons avec beaucoup de changements et un discours volontaire de monter à moyen terme en Proligue…

T.F. : « J’ai un point de vue assez extérieur, car j’ai été blessé gravement dès l’intersaison et après mon opération, je suis resté pas mal de temps à la maison bloqué. Mais c’est un groupe qui vit très bien, avec une bonne ambiance. Je me suis blessé à la reprise début août. Avant mon opération, je continuais à venir aux entraînements pour faire de la muscu. En fait, un samedi sur un entraînement, sur un changement de direction lors d’une opposition entre nous, en plein exercice, le genou a lâché avec rupture des ligaments croisés. Ce sont de longues blessures et la date de reprise n’est pas envisagée. Mais j’ai été opéré en septembre. La coupure du coup varie en général entre 7 et 8 mois. »

L’EVO en N1 a recruté deux bons jeunes, Robin Beaugars et toi, et un joueur très expérimenté, Ibou Sall. Il a su conserver aussi des cadres comme Fabien Ségarel et Chris Nkuingoua ou Mehdi Alaoui et d’autres jeunes comme Simon Lavialle, arrivé l’an passé ou Maxime Mantey formé au club. C’est un groupe savamment dosé.

T.F. : « Oui. Tout le monde apporte sa pierre à l’édifice. Le changement de coach avec Christian est une bonne chose aussi. Cela permet d’essayer autre chose et d’éviter d’être focalisé sur le long terme sur un seul point de vue. C’est toujours bon pour faire avancer un club. »

A la reprise l’été dernier, les dirigeants vous ont parlé de Proligue à moyen ou long terme ?


T.F. : « Oui. On a le statut VAP, ce qui permet au club de se projeter. Et on sent derrière ce discours et une grosse volonté de revenir en Proligue après l’épisode avec Saint-Gratien Sannois. Je ne parlerai pas d’obsession, mais de vraie volonté de revenir en 2e division pro. Les clubs de Saint-Gratien Sannois et Franconville-Le Plessis Bouchard, au travers de l’Elite Val d’Oise, veulent faire les choses bien, mais aussi ne pas se précipiter, sportivement et structurellement. Le but n’est pas de revenir en Proligue, mais d’y rester. »
 


Tu as vécu une montée avec Besançon. Il y a une recette pour réussir ?


T.F. : « Ça ne peut pas marcher à tous les coups, mais je dirai qu’il faut de l’exigence et de la rigueur. C’est ce qui fait la différence. »
 


Pour le moment, tu n’as pas joué avec l’équipe malheureusement. C’est ta première grave blessure ?


T.F. : « La 2e ! Je m’étais fait la même chose au même genou, le gauche il y a deux ans et demi. Les médecins m’ont dit que cette rechute était un manque de chance, mais pas due à une réelle faiblesse, car j’avais bien récupéré et été soigné la première fois. Je fais ma rééducation au cabinet de kinés du CDFAS avec l’équipe de Steeve Chiapolini, avec Claire. En parallèle, j’ai aussi repris la muscu et des exercices spécifiques avec notre préparateur physique. Je pars aussi en réathlétisation au centre de Cap Breton, le CERS pendant trois semaines. Les médecins m’ont dit que j’avais bien réagi à l’opération et bien récupéré déjà après celle-ci. »


 
A l’entame de la seconde moitié de saison, l’équipe N1 est 8e du classement de la Poule Elite seulement. Comment juges-tu ce début de saison ?


T.F. : « C’est dommage, car on a fait de belles choses comme face à Saintes et à Paris. Mais on a aussi fait du moins bon contre des équipes supposées plus faibles. Ça arrive quand le groupe varie un peu. Il y a toujours un rythme à prendre, surtout avec un nouveau coach. C’est un tout à prendre en compte. On est capable du meilleur comme du pire et c’est dommage. On peut avoir des regrets, mais il faut avancer. C’est aussi grâce ces matches-là que l’on réussit à progresser. »
 
 

Vous avez parlé montée dès le début de la saison ou cela a été évoqué sans avoir trop de pression ?


T.F. : « Dès le début, l’objectif est haut. On voulait être dans les deux premiers pour monter. On a conscience de l’exigence. De toute façon, que tu annonces ouvertement ou pas tes ambitions, quand tu es dans une équipe au statut VAP, tu sais d’office où tu dois te placer au classement. Donc la pression vient d’elle-même. »
 


A l’entame des matches retour, vous êtes 8e avec 12 points de retard sur Angers, solide leader, mais avez aussi 6 points d’avance sur Pau Nousty dernier. Le championnat est rude, avec une équipe comme Angers nettement au-dessus et de solides adversaires.


T.F. : « C’est assez compact tout de même. Tout le monde peut battre tout le monde. On voit dans les résultats que c’est la rigueur qui fait maintenant et la fera en fin de saison, la régularité également. Avec ces ingrédients dans ton Handball, il n’y a pas de raison de ne pas atteindre ton objectif. »


 
Malgré ton absence des entrainements depuis la reprise, que fais-tu en dehors du Hand et des entrainements que tu devrais suivre en temps normal ?


T.F. : « Nous vivons avec ma copine – avec ces aléas – chez mes parents. Sans cette blessure, nous aurions dû chercher plus activement un appartement. Je n’ai pas vraiment de passion. J’aime bien sortir, me balader. Après, rester tranquille à la maison et me reposer est agréable. Je ne suis pas vraiment passions ou hobbies précis. Moi, un garçon calme ou un agité ? Je suis au milieu. J’aime bien déconner une fois de temps en temps. J’aime m’amuser, rigoler, mais aussi rester au calme. »
 


Tu as signé pour combien de temps avec l’EVO ? Tu voudrais t’inscrire dans la durée ici et connaître le professionnalisme un jour ?


T.F. : « J’ai un contrat professionnel. J’ai signé une année plus une autre année en option. Donc, mon idée serait de continuer pour me relever de la blessure et montrer que je suis venu pour performer. Mon année est gâchée, mais j’ai à cœur de bien faire ici. »
 


Avec cette grosse blessure qui est revenue en plus, dans quel état d’esprit es-tu ? Fataliste ou compétiteur ?


T.F. : « Au départ, il a pu surtout dans un début de saison y avoir une idée de fatalité et d’abattement. Mais après, je suis passé en mode compétiteur. Et tu te fixes des objectifs. Je me dis que je n’ai que 24 ans et de longues années devant moi. Il n’est pas question d’arrêter… »


 
Pour le moment, tu pousses les copains du bord du terrain avant d’espérer revenir vite sans faire n’importe quoi sur le terrain…


T.F. : « C’est clair. Vu que je ne peux pas être sur le terrain avec eux, je les encourage en dehors, autrement. Je pousse les copains comme je peux. Il y a tout ici pour atteindre nos objectifs. Le club, Saint-Gratien Sannois l’avait déjà fait une fois, je le répète. Pourquoi ça n’arriverait pas une autre fois avec l’Elite Val d’Oise Handball et Franconville-Le Plessis Bouchard. Le palier qui est devant nous est difficile à atteindre, la marche haute. Mais le “club” connaît. »
 


Si tout va bien, on te revoit quand sur les terrains ?


T.F. : « J’espère avant la fin de saison. Peut-être au début du printemps, mais je ne veux pas bruler les étapes. Le staff médical et le sportif sont à l’écoute me concernant. Je n’ai pas de pépin. Les voyants sont au vert pour le moment dans mon process de récupération. »

 

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